Le référentiel Net Zero Initiative révolutionne la neutralité carbone
Qu’est ce que la neutralité carbone ?
Selon le Parlement Européen : “La neutralité carbone implique un équilibre entre les émissions de carbone et l’absorption du carbone de l’atmosphère par les puits de carbone”.
La neutralité carbone ne correspond donc pas à la suppression totale des émissions de gaz à effet de serre puisque des puits de carbone permettent d’atténuer notre impact. Toutefois, les puits de carbone naturels tels que les sols, la flore, la faune ainsi que les océans ne sont pas suffisants pour absorber la totalité de nos émissions de GES. Selon l’ADEME, 20% seulement des émissions de GES produites sur le territoire français sont captées par des puits de carbone naturels.
Pour pallier ce manque, des puits de carbone artificiels peuvent être créés – plantation de forêts et enfouissement souterrain de CO2 (CSC), toutefois, ils sont très coûteux et ne permettent pas d’absorber suffisamment de carbone pour faire face au réchauffement climatique. Tant que nous ne parviendrons pas à absorber l’entièreté des émissions de CO2, le réchauffement climatique ne cessera son évolution, entraînant ainsi une diminution croissante des puits de carbone naturels.
Pour des raisons environnementales, économiques et sociétales, nous devons stabiliser les températures et diminuer nos émissions de gaz à effet de serre. Ainsi, l’UE s’est fixée pour objectif d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.
Dans le cadre de son engagement envers la neutralité carbone, l’Union Européenne a adopté le “green deal” (“Pacte Vert”) et la loi climat qui en est issu. Cette nouvelle stratégie de croissance, devrait permettre de créer des emplois tout en améliorant notre qualité de vie. L’Union Européenne fixe ainsi un objectif contraignant de 55% de réduction des émissions nettes en 2030 par rapport à 1990 et la neutralité en 2050 pour l’ensemble des pays membres.
Au niveau national, la France a affirmé cet objectif à travers la loi énergie climat de 2019. La Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC) en est le plan d’action visant à orienter les politiques d’atténuation du changement climatique. La SNBC prévoit une réduction de 40% des émissions d’ici 2030 et de 80% d’ici 2050, avec les 20% restants absorbés par les puits de carbone naturels.
Qu’est ce que le Net Zero Initiative ?
Le projet Net Zero Initiative est né en 2018 à l’initiative du cabinet Carbone 4 accompagné de l’ADEME, du Ministère de la Transition écologique et de 21 autres organisations engagées dans la neutralité carbone.
Le référentiel Net Zero Initiative vise à limiter l’augmentation des températures à +1,5°C par rapport aux niveaux relevés à l’époque préindustrielle (1850-1900). Ce référentiel doit permettre d’atteindre l’équilibre entre les émissions et les absorptions anthropiques, à savoir les absorptions de CO2 dans des puits de carbone naturels. Le référentiel propose ainsi aux organisations une méthodologie pour définir et structurer leurs actions climat. Celles-ci doivent répondre aux objectifs fixés par l’Accord de Paris sur le climat signé lors de la COP21. L’idée de ce référentiel est donc la suivante : chaque organisation doit contribuer à l’atteinte de la neutralité carbone.
Le référentiel est basé sur 5 principes clé :
1. Le terme “neutralité carbone”, ne s’applique pas à une organisation, mais désigne l’objectif mondial d’équilibre entre les émissions et les absorptions planétaires.
2. Les organisations sont actrices de la neutralité carbone, elles peuvent seulement y contribuer.
3. Les réductions d’émissions et les émissions négatives représentant les absorptions sont identifiées différemment et calculées séparément.
4. Le concept de “contribution à la neutralité planétaire” a été affiné et élargi pour inclure la commercialisation de produits et services bas carbone. On distingue désormais deux types d’émissions évitées : celles qui participent réellement à une baisse du niveau d’émissions et celles qui représentent une faible augmentation par rapport à la situation initiale.
5. La finance carbone ne peut annuler les émissions opérationnelles de l’entreprise. A contrario, elle peut déclencher des émissions évitées ou négatives.
Comment atteindre la neutralité carbone avec le référentiel Net Zero Initiative ?
Pour parvenir à la neutralité carbone, deux leviers d’action doivent être activés :
- Les émissions de gaz à effet de serre, qu’elles soient fossiles ou biogéniques, doivent diminuer considérablement.
- Les puits d’origine naturelle ou artificielle doivent être plus nombreux.
Chaque organisation doit ainsi se demander quelles sont les actions qu’elle peut mettre en place, à son niveau, pour contribuer à la diminution des émissions anthropiques et à l’augmentation des puits de carbone.
Le référentiel Net Zero Initiative, vient ainsi pousser les organisations à agir sur leur chaîne de valeur, mais également en dehors. Pour cela, la stratégie repose sur trois piliers. A chaque pilier, il est important que l’entreprise mesure les performances, fixe des objectifs atteignables, ambitieux et pilote dynamiquement l’action.
Tableau de bord Net Zero Initiative
Source : Carbone 4, référentiel Net Zero Initiative
Pilier A : réduire ses propres émissions de gaz à effet de serre
L’organisation se doit de limiter ses émissions de gaz directes (scope 1) et indirectes (scopes 2, 3).
Accompagnement TIBC de PACTE industrie.
Zoom sur les scopes
Scope 1 : toutes émissions directes de GES liées à l’activité du site industriel
Scope 2 : toutes émissions indirectes de C02 nécessaires à l’activité du site mais produite en dehors de l’industrie
Scope 3 : toutes les autres émissions indirectes produites en aval et en amont de l’activité. En amont, on retrouve majoritairement les émissions directes des sous-traitants ou encore les émissions liées à la transformation de produit. En aval, on retrouve plutôt les émissons de GES liées à l’utilisation des produits fabriqués sur le site industriel.
Etape 1 : Evaluer, quantifier ses émissions de CO2.
La mesure de ses émissions de CO2 doit être régulière pour permettre une analyse des performances, des résultats. Les cadres de reporting classiques sont les suivants : ISO 14064/14069, Bilan carbone, GHG Protocol
Etape 2 : Se fixer des objectifs mesurables, atteignables.
Les objectifs peuvent être définis en interne avec l’analyse des différentes réglementations, référentiels, normes ou avec l’aide d’un prestataire externe, expert dans le domaine des émissions de GES
Etape 3 : Piloter, pérenniser la performance.
Le management de l’énergie contribue fortement à la maîtrise des émissions des scopes 1 et 2. C’est également un levier sur lequel les entreprises ont souvent le plus de maîtrise. La performance passe donc nécessairement par des actions en lien avec l’efficacité énergétique : audits, étude de chaleur fatale, certification ISO 50001, étude d’opportunité du mix énergétique.
Des outils dynamiques, numériques doivent également être mis en place.
Au sein des industries, un logiciel EMS peut se révéler être un allié de taille pour pérenniser les solutions mises en place grâce à l’optimisation de l’énergie, de l’eau, ou encore de la perte matière.
Pilier B : Contribuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre des autres
L’organisation doit contribuer à la diminution des émissions d’autres organisations. Pour cela, elle peut :
- Proposer ses produits et services bas carbone en substitut à d’autres moins responsables au sein d’une autre organisation.
- Financer des projets bas carbone qui ont lieu en dehors de sa chaîne de valeur.
Etape 1 : Mesurer annuellement les émissions évitées par l’organisation.
Etape 2 : Fixer des objectifs d’émissions évitées.
Fixer des objectifs d’émissions évitées par produits et services proposés, mais également par projet bas carbone financé permettra à l’organisation d’avoir une vision plus claire sur les efforts à fournir.
Etape 3 : Optimiser et piloter dynamiquement la performance pour suivre l’évolution de la réduction des émissions en dehors de la chaîne de valeur.
Pilier C : l’entreprise doit contribuer à l’augmentation des puits d’absorption
L’entreprise doit contribuer à l’augmentation des puits de carbone, pour ce faire deux solutions s’offrent à elle :
- Développer ses propres puits de carbone (absorptions directes) au sein de sa chaîne de valeur.
- Financer des projets de séquestration, en dehors de sa chaîne de valeur.
Etape 1 : Mesurer annuellement les émissions négatives.
Pour ce pilier, l’entreprise doit évaluer ses propres émissions négatives, mais également les émissions négatives liées au financement de projet. Pour cela, l’entreprise peut s’appuyer sur des référentiels tels que : ISO 14064, GHG Protocol Guidance on Removals, …
Etape 2 : Fixer des objectifs d’absorption sur son organisation et sur les projets qu’elle finance.
Etape 3 : Piloter et optimiser sa contribution à l’augmentation des puits d’absorption.
Les avantages à suivre le référentiel Net Zero Initiative dans le secteur industriel
Le référentiel Net Zero Initiative sert aujourd’hui de cadre pour que les entreprises contribuent au changement climatique, il est d’ores et déjà utilisable même si celui-ci sera amélioré et plus approfondi dans les années à venir. Ce référentiel marque le début d’un changement significatif, si chaque entreprise met en place les actions évoquées dans le référentiel Net Zero Initiative. Le mouvement collectif permettra d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.
Aujourd’hui, en France, l’industrie est responsable de plus de 18% des émissions de gaz à effet de serre, en suivant ce référentiel, vous contribuerez au changement climatique pour un avenir meilleur. Mettre en place des actions pour la neutralité carbone, vous permettra également de bénéficier d’avantages divers :
- Accédez à des fonds bas carbone
- Améliorez vos performances
- Allégez vos factures
- Diminuez vos risques
- Disposez d’un avantage concurrentiel
- Accédez à de nouveaux marchés
Réduire les émissions de CO2 permet d’améliorer les performances industrielles grâce à l’optimisation des procédés de fabrication, à la maîtrise des consommations d’eau et d’énergie et à la réduction des effluents environnementaux. L’impact est une diminution des coûts sur le long terme et une atténuation des risques réglementaires en se conformant aux normes environnementales en constante évolution. Mettre en place des actions durables, c’est également le renforcement d’une image et d’une réputation et donc un avantage concurrentiel. Aujourd’hui, les actions permettant de réduire les émissions et la séquestration de CO2 peuvent, dans certains cas, faire l’objet de financements ou de subventions.
Pour atteindre la neutralité carbone et mettre en place des actions bas carbone, des experts peuvent vous accompagner ! Audit énergétique, étude d’opportunité mix énergétique, et chaleur fatale, trajectoire d’investissement bas carbone (TIBC), formations, travaux clé en main ou implémentation d’un logiciel EMS, nous vous aidons à réduire votre empreinte carbone.