Energie

Le Planet-score : est-il obligatoire pour les industriels de l’agroalimentaire ?

Publié le : 30 janvier 2023

L’affichage environnemental dans l’agroalimentaire : c’est quoi ?

L’affichage environnemental dans le secteur de l’agroalimentaire a pour but d’informer le consommateur sur les impacts environnementaux des aliments. Pour cela, plusieurs étiquettes se sont développées, et le Planet-score est celle qui a été retenue. Il apporte une information pertinente et objective aux consommateurs. Cela leur permet de comparer les produits lors de leurs achats, pour favoriser les produits respectueux de l’environnement. Le Planet Score a pour but d’inciter les industriels de l’agroalimentaire à réduire leur impact sur l’environnement et faire des efforts en matière d’écoconception.

Le Planet-score : définition

Vous utilisez déjà le Nutri-score, cette étiquette qui informe vos clients sur les valeurs nutritionnelles d’un produit. Le Planet score est une deuxième étiquette qui fait son entrée chez les professionnels de l’agroalimentaire.

Le dispositif a été instauré à la suite de la loi Agec (Anti-Gaspillage Économie Circulaire) de février 2020 et de la loi Climat et résilience de août 2021. Un appel avait été lancé pour créer un système d’affichage environnemental pour l’agroalimentaire sous forme d’étiquette. C’est le Planet-score qui a été retenu.

Cette étiquette affiche des critères environnementaux. Une note de A à E est attribuée en fonction de 3 sous-indicateurs :

  • Pesticides : l’utilisation ou la non utilisation de pesticides.
  • Biodiversité : l’impact des pratiques agricoles sur la biodiversité.
  • Climat : le stockage de carbone dans les sols et les émissions de gaz à effet de serre

En plus de ces critères, il y a également un indicateur sur le bien-être animal (ce sous-indicateur concerne les produits contenant au moins 5% de produits animaliers (pour les élevages de porc, volaille, bovin ou ovin). Le score affiché sous forme de couleur : soit vert, orange ou rouge.

Le but du Planet-score est très clair : lutter contre le déclin de la biodiversité, le dérèglement climatique, la pollution de l’air et de l’eau, la déforestation, etc. Et ce, en informant les consommateurs sur l’impact environnemental des aliments. Il appelle à une prise de conscience générale, sans greenwashing et en jouant sur la transparence.

La France n’est pas la seule concernée : des dizaines de pays se sont également engagés dans ce sens, notamment l’Angleterre, l’Italie, l’Espagne et l’Allemagne.

Le Planet-score : obligatoire pour les industriels ?

Jusqu’ici, l’affichage environnemental dans l’agroalimentaire relevait d’une démarche volontaire. Le Planet-score devrait cependant devenir progressivement obligatoire d’ici 2024 ou 2025. Un décret sera pris en 2023 pour préciser la méthodologie et les modalités définitives du dispositif.

Toutefois, les industriels ont tout intérêt à adopter l’affichage environnemental et le Planet-score dès maintenant. En effet, cela peut leur apporter plusieurs avantages :
C’est un moyen de se différencier de la concurrence en apportant une réponse à une demande des consommateurs : mieux saisir l’impact environnemental de l’alimentation et avoir la possibilité de comparer les aliments d’une même catégorie. Les consommateurs sont de plus en plus attentifs et exigeants sur ces sujets et risquent de privilégier les produits “transparents” à l’avenir.
Une meilleure connaissance de ses produits et l’identification des éventuels points d’amélioration avant que le Planet-score soit rendu obligatoire.
Les industriels ont aussi tout intérêt à anticiper la réglementation. Si l’affichage environnemental dans l’agroalimentaire est pour le moment basé sur le volontariat. Le Planet-score pourrait devenir obligatoire dès 2023.

A savoir que tous les produits alimentaires sont concernés : fruits, légumes, légumineuses, céréales, viandes, œufs, plats préparés, etc.

Comment est calculé le Planet-score ?

Le Planet-score est calculé grâce à de nombreux indicateurs, il prend notamment en compte :

Les bases de données d’État notamment Agribalyse de l’ADEME ;
⇒ L’impact des pratiques agricoles sur la biodiversité ;
⇒ Les données du GIEC (groupe d’expert intergouvernemental sur l’évolution du climat) ;
⇒ L’origine des ingrédients, méthode de culture / d’élevage, emballage utilisé, transport, etc.
⇒ La méthode ACV (Analyse des Cycles de Vie) et amélioration de cette méthode car elle est incomplète pour l’agroalimentaire. Cette méthode est notamment utilisée pour l’évaluation de l’utilisation des pesticides.

Lorsqu’un produit est composé de plusieurs ingrédients: chaque élément est noté, et un prorata est appliqué en fonction de la quantité de chaque ingrédient, ce qui permet d’obtenir un score global.

Ce procédé doit permettre aux industriels de l’agroalimentaire d’identifier où se trouvent leurs marges de progression.

Le mode d’élevage fait partie d’une évaluation à part. Les critères se basent sur une grille créée par l’ONG CIWF France qui milite pour la protection animale.

Qu’est-ce que les industriels de l’agroalimentaire doivent mettre en place ?

Voici les préconisations de l’ADEME pour bien utiliser le Planet-score :

Sensibilisation : une première étape est de bien saisir les enjeux du dispositif, les engagements à prendre. Il faudra également réfléchir à la meilleure façon de mettre en place l’affichage environnemental, notamment sur le cadre technique et logistique.

⇒ Engagement : l’entreprise définit quels services seront engagés dans le processus et ce que cela implique. Il faudra également définir le périmètre du projet et faire un état des lieux des ressources disponibles.

⇒ Collecte de données : l’industriel récolte toutes les données spécifiques à chaque produit pour pouvoir les évaluer par la suite. Cette collecte doit parfois être en partie faite en externe, auprès des différents acteurs de la filière.

⇒ Évaluation environnementale des produits : les données collectées sont analysées pour calculer l’impact environnemental de chaque produit alimentaire. Un outil réalisant des analyses de cycle de vie doit être utilisé.

⇒ Analyse des résultats et attribution des notes : une note allant de A à E est attribuée aux différents sous-indicateurs pour chaque produit.

⇒ Vérification des notes : une personne sélectionnée par l’ADEME viendra contrôler la conformité des données, des outils utilisés et des notes attribuées.

⇒ Affichage des notes : une fois que tout aura été validé, les notes pourront être affichées sur les denrées alimentaires à travers le Planet score.

Découvrez comment Dametis peut vous accompagner pour limiter votre impact environnemental et donc améliorer le Planet-score de vos produits :